Vous êtes récemment élue à la tête de l’Ordre des architectes du Burkina Faso. Quelles actions prévoyez-vous mener en tant que responsable de cette institution ?
En tant que Présidente du Conseil de l’Ordre des Architectes du Burkina 2023-2025, toute une équipe viendra, avec moi, à la rencontre de nos partenaires et nos potentiels clients pour sensibiliser, alerter et communiquer sur le métier d’architecte.
Ce métier, qui demeure l’un des plus beaux du monde, n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur et nous allons prendre notre bâton de pèlerin pour partager tout ce que nous pouvons amener en matière de bien-être des personnes ou de cadre de fonctionnement des institutions. Nous en profiterons également pour rappeler les règles en matière d’exercice de la profession. Nous comptons enfin renforcer la coopération avec les autres ordres pour ensemble peser plus dans les combats qui nous sont communs.
Quels sont les chantiers prioritaires que vous prévoyez aborder avec votre équipe ?
En termes de chantier nous avons les priorités suivantes : Faire reconnaître l’Ordre comme Organisme d’Utilité Publique ; activer la transposition des textes de la profession ; communiquer régulièrement sur le métier d’architecte
En priorité et dans ce cadre, je veux insister pour consolider la défense de la profession et obtenir absolument le respect des textes d’exercice de celle-ci. Avant d’être architecte, nous sommes citoyens de notre communauté. Tout citoyen, pour son bien-être, peut faire recours à son architecte de la même manière que, pour ses besoins de santé, il fait recours à son médecin. Le conseil 2023-2025 travaillera afin que, pour tout besoin d’espace de vie, chaque citoyen ait le réflexe de se retourner vers ce médecin spécialiste des espaces de vie qui est son architecte. De la même manière que l’exercice de la médecine est structuré, l’exercice de notre métier ne peut reposer que sur des règles et une doctrine rigoureusement codifiées, explicitées et appliquées. Dans cette veine, la reconnaissance comme Organisme d’Utilité Publique nous permettra d’agir et remplir les missions de l’Ordre des Architectes avec beaucoup plus de facilité comme d’efficacité.
Pour ce qui concerne la transposition des textes, il s’agit de donner vie à la directive de l’UEMOA sur la libre circulation et l’installation des architectes dans cet espace UEMOA. Il est important de pouvoir aboutir à cela pour élargir le champ d’intervention et les opportunités qui peuvent s’offrir à nos membres.
Et pour finir sur la communication régulière, car ce métier qui est l’un des plus beaux du monde, n’est toujours pas assez connu de nos populations comme je le signalais, nous communiquerons pour nous rapprocher de ces populations qui en ont le plus besoin et devraient être les premiers bénéficiaires de nos services.
Quelle stratégie comptez-vous adopter pour répondre aux attentes des populations et mieux réguler le secteur afin de bâtir une cité plus viable ?
Afin de répondre aux attentes de la population, nous travaillerons à des projets pour tous. Tout projet mérite un architecte et il nous faudra le démontrer à travers des contributions architecturales destinées à toutes les couches de population. Nous allons parcourir les quartiers et les villes du Burkina Faso pour communiquer sur le métier et contribuer à travers des projets communs d’aménagement, de rénovation et de réhabilitation. Nous allons créer les occasions d’illustrer la contribution concrète des architectes pour la communauté dans laquelle ils évoluent.
Pour ce qui concerne la régulation du secteur, des alliances stratégiques seront mises en place avec les grands bâtisseurs et les investisseurs principaux afin que tout projet puisse être confié aux professionnels de l’acte de bâtir. Dans ce cadre, nous envisageons une étude sur les pertes énormes et inévitables que le manque de recours à l’architecte entraîne pour tous.
De plus, des dispositions sont prises pour traquer les usurpateurs de titre d’architecte et des actions en justice sont déjà en cours contre plusieurs d’entre eux. Je rappelle que le tableau de l’Ordre des Architectes et la carte professionnelle sont des outils qui permettent de vous assurer que vous avez à faire à un architecte régulièrement inscrit au tableau de l’Ordre des Architectes du Burkina. Il est important de s’assurer de cela avant de s’engager dans un projet de construction.
Quels sont les enjeux de l’architecture au Burkina Faso et en Afrique ?
Il n’y a pas de petit projet, tout projet mérite un architecte et notre mission est de ne laisser personne en route en matière d’architecture. Les enjeux sont énormes pour le Burkina Faso et l’Afrique. Nous devons agir pour donner un visage humain et durable à nos villes, nos structures et nos habitats. Les économies de bout de chandelle espérées si l’on se passe de l’architecte seront monnayées au centuple, soit par vice de forme, soit par lacune de conception. L’architecte est toujours à l’écoute de son client car il comprend le monde qui entoure ce client. L’architecte a donc ce pouvoir de rendre les gens heureux en apportant la réponse cohérente à chaque client, que ce soit une entreprise, une collectivité ou un particulier.
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