Djikofè quartier‚ dans l’Arrondissement 11 de Ouagadougou à la frontière avec la commune de Saaba. Dans cette partie de la capitale, la population est dense. Selon les derniers chiffres officiels, Djikofè abrite près de 61 000 habitants‚ répartis sur une superficie de 60 hectares. Pour s’y rendre, pendant la saison pluvieuse, c’est la croix et la bannière pour passer de part et d’autre du canal qui sert de frontière entre Djikofè et Yamtenga‚ un autre quartier. A l’intérieur de Djikofè, les voies n’ont rien à voir avec celle de Ouaga 2000, une zone résidentielle et huppée‚ considérée comme le phare de la ville. Même si le gouvernement a réalisé, à Djikofè‚ il y a de cela quelques années, un pont de franchissement d’une valeur de 200 millions de FCFA‚ il faut aujourdhui se faufiler entre les dédales des constructions spontanées et arpenter des couloirs servant de routes. L’accès aux services sociaux de base n’ y est pas non plus aisé. La vie parait plus facile à Ouaga 2000 qu’à Djikofè et ce, au regard des commodités paradisiaques que l’on y trouve. Djikofè, rappelle une réalité connue de tous, sous des appellations différentes : Zones non-loties, quartiers précaires, habitats spontanés, bidonvilles ! Les experts désignent les demeures de ces quartiers comme des constructions informelles de logements autour des grandes villes du Burkina Faso. Lesdites zones ont presque les mêmes caractéristiques : difficultés d’accès aux services sociaux de base, l’absence d’aménagement pluvial, de voiries, et d’ouvrages d’assainissement, etc. Ce sont des zones oú la dignité des habitants est soumise à de rudes épreuves.
Précarité
Selon le rapport d’enquête multisectorielle continue sur la pauvreté et les inégalités au Burkina Faso, « plus de neuf pauvres sur dix vivent dans les zones non loties ». Le cadre d’intervention stratégique pour la résorption de l’habitat spontané dans les treize chefs-lieux de région et à Pouytenga stipule : « Les quartiers générés par les processus d’habitat spontané, appelés bidonvilles dans le contexte international, procurent des conditions de vie précaires, voire très précaires à ceux qui les habitent et abaissent considérablement les standards urbains des agglomérations dans lesquelles ils se trouvent ». D’après ce cadre, les quartiers d’habitat spontané sont « des tissus urbains occupés par des citadins qui ont acheté leurs terrains auprès de possesseurs terriens traditionnels et ont construit leur habitation sans l’accord de l’administration publique. L’aménagement de ces quartiers n’a été ni planifié, ni approuvé par la puissance publique si bien que leurs habitants ne possèdent aucun titre d’occupation reconnu par la législation foncière ». « Cette précarité juridique est partagée par tous les occupants des quartiers d’habitat spontané au Burkina Faso et dans le monde entier. Selon l’Agence française de développement, dans le monde, « plus d’un milliard d’individus vivent actuellement dans les bidonvilles. Si rien n’est fait, ils seront trois milliards en 2050 », précise-t-il.
L’action de l’Etat
Mais depuis quelques années, le gouvernement burkinabè a entrepris de restructurer ces zones que l’on retrouve autour des villes capitales des 13 régions et Pouytenga. En 2021, le gouvernement du Burkina Faso à travers le ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville s’était mis à la quête de près de 800 milliards F CFA, pour répondre au besoin d’humanisation des zones précaires. « Quand on prend l’exemple de Djikofè, ça va coûter la bagatelle somme de cent milliards FCFA. Nous voulons résorber ce quartier précaire et en faire un exemple pour les autres. Seulement, c’est très coûteux. Voilà pourquoi il faut avoir une politique de mobilisation des ressources qui implique les bailleurs de fonds mais aussi, une fois de plus, nous allons réunir les promoteurs immobiliers sérieux », disait d’ailleurs Bénéwendé Stanislas Sankara, ministre de l’Urbanisme à l’époque.
Outre l’instabilité politique sur fond de défis sécuritaires qui a plombé la poursuite du projet de restructuration des quartiers précaires, un certain nombre de difficultés avaient été observées sur le terrain : les mentalités mercantiles et spéculatives des populations, les actions foncières des communes n’étant pas toujours en cohérence avec la vision de l’Etat, la promotion foncière et immobilière incontrôlées, etc. Mais, selon les autorités‚ « la résorption des processus de production d’habitat spontané est une voie à rechercher absolument »
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