La République démocratique du Congo (RDC) a publié un appel à manifestation d’intérêt international (AMI) en vue de la construction d’une usine d’assemblage et de montage de trains.
Signé le 17 octobre 2025 par le ministre des Transports, des Voies de communication et du Désenclavement, Jean-Pierre Bemba, le document invite des partenaires à s’associer à l’État congolais pour créer des unités capables de produire plusieurs dizaines de locomotives et de wagons chaque année. Le projet prévoit également un transfert de compétences vers les ingénieurs et techniciens locaux.
Le programme sera mis en œuvre sous la forme d’un partenariat public-privé (PPP) d’une durée comprise entre 25 et 30 ans. Il inclura la mise en place d’un écosystème complet de maintenance, la production de pièces détachées et le développement de formations professionnelles adaptées.
Deux sites sont envisagés pour accueillir les installations : Matadi, porte d’entrée océanique stratégique ; et Kalemie, important carrefour ferroviaire de la province du Tanganyika.
Un pas vers une filière ferroviaire nationale
Cette initiative constitue une étape importante vers la création d’une industrie ferroviaire locale dans un pays encore très dépendant des importations de matériel roulant. Cependant, malgré le soutien de l’État, la concrétisation de ces usines pourrait être freinée par plusieurs contraintes structurelles.
Parmi les principaux risques figurent la volatilité du franc congolais, les retards de paiement public et l’instabilité réglementaire, autant de facteurs susceptibles de décourager les investisseurs. De plus, la dépendance aux importations pour les composants essentiels maintient une forte vulnérabilité logistique et financière.
Le manque de main-d’œuvre qualifiée, l’absence d’un écosystème industriel complémentaire (sous-traitance locale, logistique, maintenance) ainsi que les insuffisances en énergie, infrastructures et connectivité numérique risquent également de limiter les gains de productivité.
À titre de comparaison, des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Égypte n’ont pu développer leurs industries ferroviaires qu’après plusieurs décennies d’investissements soutenus dans la formation et la sous-traitance locale.
Un marché encore limité, mais en expansion
D’après l’AMI, la RDC dispose de plus de 5 000 km de voies ferrées, dont une grande partie demeure non opérationnelle, ce qui restreint encore la taille du marché intérieur. Le gouvernement a néanmoins lancé des programmes de réhabilitation des lignes nationales et des corridors ferroviaires régionaux, notamment le corridor de Lobito (Angola-Zambie-RDC) et celui du Tanganyika reliant la RDC à la Tanzanie.
En septembre 2025, la ligne Kinshasa-Matadi (366 km), qui relie la capitale au principal port maritime du pays, a été relancée avec l’acquisition de nouveaux trains. À terme, cette ligne doit être prolongée…
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