Implanté au Burkina à la suite d’autres promoteurs, qu’est-ce que le groupe Essakane Solar apporte comme innovation dans un milieu aussi concurrentiel ?
Dans le contexte burkinabè et africain, voire mondial, la mise en place en 2018 de la centrale solaire (15 MWc) d’Essakane Solar Sas était une innovation, un exploit technique, avec des avantages pour la mine. En effet, ce projet figurait parmi l’un des tous premiers projets d’énergies renouvelables développés, financés, construits et mis en service avec succès pour un acteur minier isolé. Ce projet a été possible grâce à la loi 014 du 20 avril 2017 qui régit le secteur de l’énergie au Burkina.
Cette loi 014 en son article 2 dispose qu’elle a « pour objectif d’assurer un approvisionnement efficace, efficient, fiable, durable, suffisant et pérenne en énergie, afin de promouvoir un développement socio-économique durable du Burkina Faso ».
L’article 25 de ladite loi stipule que : « Les installations de promotion d’énergie électrique sont réalisées et exploitées par toute personne physique ou morale de droit privé ou public. Elles sont soumises à l’obtention préalable d’une déclaration, autorisation ou d’une licence de production ».
Cet article 25 est important pour Essakane Solar Sas car il vient réaffirmer la libéralisation de la production de l’énergie. Ce qui a permis à notre société, Essakane Solar SAS et plusieurs autres projets énergétiques (centrales solaires) portés par des privés, en consortium ou partenariat public-privé, de voir le jour et de participer à la satisfaction des besoins énergétiques du monde économique, des populations.
C’est connu et on ne le dira jamais assez. Sans énergie, il n’y a pas de développement, encore moins de vie. Ce qui explique toute l’importance accordée à l’énergie dans le secteur minier où 40% des investissements y sont consacrés.
En 2018, Essakane Solar était la plus grande centrale hybride solaire-fioul en opération dans le monde et l’une des plus grandes installations solaires d’Afrique sub-saharienne de ce genre.
La centrale fournit donc de l’électricité à la compagnie Essakane Sa et permet à la mine de réduire ses émissions annuelles de CO2 d’environ 18 500 tonnes par an et de diminuer sa consommation de carburant d’environ 6 millions de litres de fioul par an. En termes d’emplois, c’est une quarantaine de Burkinabè qui sont employés.
Nous observons que le groupe Essakane Solar tisse sa toile. Cela nécessite d’énormes investissements aussi matériels, humains et financiers. Quel est votre secret ?
Grâce à l’engagement du personnel au travail et à la disponibilité de notre maison mère Total Eren dont elle est une filiale, Essakane Solar Sas arrive à tenir ses engagements de fourniture d’énergie à son Client. C’est ensemble que, travailleurs, partenaires miniers d’Essakane ; responsables de Total Eren, dans un bon esprit de compréhension mutuelle et d’efforts, nous arrivons « à tisser notre toile». Vous avez parlé d’énormes investissements matériels, humains et financiers. C’est juste et nécessaire pour entreprendre dans le secteur de l’énergie. Et pour revenir à notre cas spécifique, pour parvenir à réunir tout cela et à continuer à fonctionner, il a fallu que les différents acteurs jouent chacun leur partition. Il n’y a pas de secret en tant que tel. Et s’il y a un secret, c’est peut-être dans le respect des engagements des uns et des autres à faire en sorte qu’Essakane Solar Sas continue de fonctionner, et de produire de l’électricité.
Quels sont les différentes offres du groupe Essakane Solar en matière d’énergie ?
Essakane Solar Sas fait produire de l’énergie, de l’électricité via notre centrale solaire située sur le site d’Iamgold Essakane Sa, dans le Sahel Burkina. Notre maison mère basée à Paris, Total Eren est un producteur indépendant d’électricité qui développe, finance, investit, construit et exploite sur le long-terme des centrales d’énergie renouvelable (solaire, éolien, hydro) à l’international.
Avec les mutations en cours dans le monde, quel est l’état d’esprit du manager que vous êtes ?
En tant que dirigeante d’entreprise progressiste et optimiste, c’est la sérénité qui m’habite. Certes, ces mutations en cours ne sont pas sans conséquences fâcheuses mais elles comportent aussi assurément des opportunités qui, bien exploitées, peuvent faire progresser qualitativement nos entreprises, nos pays, le continent.
Comment appréciez-vous l’évolution des infrastructures, de l’habitat, de l’immobilier et de l’architecture en Afrique en général ?
Il y a des avancées. Des choses ont été faites. D’autres, sont en train d’être réalisées mais il y a encore beaucoup à faire dans ce secteur stratégique des infrastructures, de l’habitat, de l’immobilier et de l’architecture. C’est un processus, tout ne saurait se faire en un seul jour. Le meilleur est certainement à venir.
Quel rôle le groupe Essakane Solar entend jouer dans cette évolution sous votre leadership ?
Les plus grandes responsabilités relèvent des prérogatives des autorités politiques au niveau national, régional et continental. Ce sont elles qui doivent indiquer les voies à suivre et les autres acteurs devraient suivre. Je pense que des efforts sont déjà faits dans ce sens, même si les résultats ne sont pas encore à la hauteur de nos attentes. Il y a les ministères des infrastructures, de l’urbanisme et de l’habitat dans la plupart de nos pays. A l’échelle du continent, il y a le Programme de développement des infrastructures en Afrique. A notre petit niveau, nous ne pouvons que souhaiter et exhorter les responsables et animateurs de ces structures à avoir le cœur à l’ouvrage et à donner le meilleur d’eux-mêmes pour permettre à nos pays et à notre continent de disposer des infrastructures de qualité et durables.
La ZLECAF est-elle une réelle opportunité pour le bon développement énergétique de l’Afrique ?
La Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf) peut être une grande opportunité pour le développement du secteur de l’énergie. Car, on ne le dira jamais assez, « Pas d’énergie, pas de développement ». Pour véritablement faire des échanges de produits entre pays africains, avec de forte valeur ajoutée, il faut d’abord produire, ensuite transformer sur place et parfois conserver. Disposer de l’énergie à toutes ces étapes, est indispensable. Au niveau national, régional et continental, je pense que l’on est conscient de cela. Il y a des grands projets énergétiques qui sont envisagés que ce soit au niveau des Etats, des Communautés économiques régionales ou de l’Union africaine dans le cadre notamment de son Programme de développement des infrastructures.
Quels sont vos projets à court et moyen termes en Afrique ?
A court terme, nos projets à Essakane Solar Sas, c’est toujours assurer au mieux notre service, la fourniture d’électricité à notre partenaire Iamgold Essakane Sa. C’est la première raison d’être de notre société. Maintenant, nous n’excluons pas, avec l’accord ou l’appui de notre maison-mère Total Eren, que nous puissions apporter notre service aussi, à moyen et long terne, à d’autres compagnies minières du Burkina Faso.
Cela dit, Total Eren, en plus du Burkina Faso, intervient déjà dans d’autres pays africains : Egypte, Kenya, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe, pour ne citer que ces pays africains. Le Groupe est également présent en Europe orientale, en Asie centrale, en Asie Pacifique, en Amérique latine.
Total Eren aujourd’hui, c’est une capacité brute de plus de 2800 MW en exploitation ou en construction dans le monde.
Grâce à des partenariats avec des développeurs locaux, Total Eren développe actuellement de nombreux projets dans des pays et régions où les énergies renouvelables représentent une réponse économiquement viable à une demande énergétique croissante, notamment en Europe orientale, en Asie centrale, en Asie Pacifique, en Amérique latine et en Afrique…
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