La République démocratique du Congo amorce une réforme majeure dans le domaine du bâtiment et des travaux publics. Une Commission nationale des normes vient d’être créée pour élaborer, d’ici 2027, un référentiel technique aligné sur les standards internationaux, afin de renforcer la sécurité, la qualité et la durabilité des infrastructures.
La République démocratique du Congo (RDC) entend doter son secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) d’un cadre normatif d’ici 2027. Cette initiative, portée par le ministère des Infrastructures et Travaux publics (ITP), a été officialisée le 22 octobre 2025 à travers la signature d’un arrêté instituant une Commission nationale des normes. Cette instance disposera de dix-huit mois pour concevoir un référentiel technique tenant compte des réalités géologiques, climatiques et socio-économiques du pays.
Des représentants des ministères concernés, de l’Office des voiries et drainage (OVD), de l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT), de l’Ordre des ingénieurs, d’universités et de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) siègeront au sein de la commission, prévoit le texte de l’arrêté. Cette composition plurielle vise à concilier expertise technique, besoins du marché et exigences des acteurs publics et privés dans l’élaboration des futures normes.
Six principales catégories de normes, chacune dirigée par un sous-comité spécialisé, seront élaborées dans le but d’ajuster les directives aux diverses sortes de chantiers et matériaux.
L’arrêté envisage également une harmonisation de ces nouvelles normes avec les normes régionales et internationales. Le but : faciliter l’entrée des entreprises étrangères sur le marché congolais, tout en favorisant une meilleure intégration des entreprises locales dans les projets régionaux.
Cette réforme vient en réponse à une préoccupation de longue date. Celle du secrétaire exécutif du Club BTP et de la Chambre des métiers et artisans, Jean Kakwende, qui, en janvier dernier, avait alerté sur l’absence de cadre normatif dans le secteur de la construction. Il attirait l’attention sur les risques que cela fait peser sur la sécurité des populations et la qualité des ouvrages.
« Sans normes, il ne peut y avoir de développement durable », rappelait-t-il alors.
Cette démarche s’aligne aussi sur la stratégie du président Félix-Antoine Tshisekedi, qui considère le développement des infrastructures, l’habitat et la construction comme des outils clés de changement économique.
Environ 500 000 personnes travaillent chaque année dans le domaine du BTP en RDC. Cependant, le secteur est fortement affecté par le non-respect des normes sur de nombreux chantiers, ce qui provoque fréquemment des accidents tragiques.
À Bunia, l’effondrement d’un immeuble en construction a récemment causé la mort de plusieurs personnes. Cinq ouvriers ont perdu la vie après la chute d’un bloc de béton lors de travaux de curage de caniveaux dans la commune de Matete, à Kinshasa. Ces tragédies illustrent les conséquences directes du non-respect des règles techniques dans l’exécution des travaux publics.
La création de la Commission nationale des normes vise ainsi à mettre fin aux défectuosités observées dans de nombreuses infrastructures publiques, dont certaines routes qui se dégradent seulement quelques mois après leur mise en service.
En instaurant des normes contraignantes et adaptées, les autorités espèrent réduire les coûts de réhabilitation, sécuriser les chantiers et améliorer la durabilité des investissements publics.
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