Le secteur de la construction en Afrique est en pleine croissance, stimulé par une population dépassant 1,4 milliard, selon les récentes données des Nations Unies. D’après la Banque mondiale, l’urbanisation galopante, avec près de 40% de la population vivant en zones urbaines en 2021, engendre une forte demande en infrastructures pour soutenir le développement économique et social. Les investissements dans les infrastructures ont atteint 62,5 milliards de dollars en 2020, selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Ce chiffre témoigne de l’importance croissante de ce secteur sur le continent africain.
Cependant, afin de garantir la durabilité de ces ouvrages, il est impératif de mettre l’accent sur la qualité des matériaux de construction et leur stricte conformité aux normes. Les réglementations nationales et régionales, ainsi que les normes internationales, notamment celles établies par l’Organisation internationale de normalisation (ISO), revêtent une importance capitale pour garantir la fiabilité des constructions en Afrique.
Normes de fabrication et d’utilisation de matériaux de construction
En Afrique, les normes de fabrication et d’utilisation des matériaux de construction sont généralement élaborées par les autorités nationales et régionales, en partenariat avec des organismes internationaux tels que l’Organisation internationale de normalisation et l’Organisation africaine de normalisation (ARSO). Celle-ci joue un rôle central dans l’harmonisation de ces normes. Elle travaille en étroite collaboration avec les organismes nationaux de normalisation à l’image du Bureau des Normes du Nigeria (SON) et l’Institut Marocain de Normalisation (IMANOR). Ensemble, ces différentes parties développent des normes cohérentes et adaptées aux besoins de la région.
En ce qui concerne les matériaux de construction couramment utilisés tels que le béton, l’acier et le bois, les normes africaines mettent l’accent sur des critères de qualité, de résistance et de durabilité. Par exemple, le document normatif ISO 15686-1:2011, axé sur la gestion des actifs immobiliers est fréquemment utilisé comme référence pour évaluer la durabilité des matériaux de construction. De plus, l’ARSO a élaboré la norme africaine ARS 631-2:2018 portant sur les spécifications des matériaux de construction en terre cuite. Cette norme définit les critères de qualité et les méthodes d’essai visant à garantir la robustesse des produits en terre cuite.
Adaptabilité aux réalités africaines
L’adaptabilité des normes de construction aux réalités africaines est cruciale pour répondre aux besoins spécifiques du continent. Les conditions climatiques, les ressources disponibles et les compétences locales varient considérablement d’une région à l’autre. Les normes doivent donc tenir compte de ces différences pour garantir des constructions résilientes.
En Afrique subsaharienne, par exemple, la construction en terre est largement pratiquée en raison de sa disponibilité et de sa durabilité. Les normes ont été développées pour encadrer cette pratique, en mettant l’accent sur la stabilisation des sols, la protection contre l’érosion et la résistance aux intempéries. Ces normes permettent aux constructeurs locaux de produire des bâtiments solides tout en préservant les traditions architecturales.
Durabilité des ouvrages
La durabilité des ouvrages de construction est une préoccupation cruciale en Afrique, étant donné les défis environnementaux auxquels le continent est confronté. Les normes en vigueur visent à promouvoir des pratiques de construction respectueuses de l’environnement et à encourager l’utilisation de matériaux durables. De manière significative, de nombreuses normes africaines incitent à l’utilisation de matériaux recyclés, tels que les briques de terre comprimée ou les matériaux composites à base de déchets plastiques…
Télécharger gratuitement le magazine pour lire l’intégralité de l’article
Télécharger “Home Magazine N°3 Avril-Mai-Juin 2024”
Home-Magazine-N°3-Avril-Mai-Juin-2024.pdf – Téléchargé 523 fois – 35,62 Mo