Après quatorze années de travaux titanesques, l’Éthiopie a inauguré le Grand barrage de la Renaissance (GERD), le plus vaste ouvrage hydroélectrique du continent africain. Érigé sur le Nil Bleu, ce projet de plus de 5 milliards de dollars marque une étape décisive pour l’autonomie énergétique du pays, tout en ravivant les inquiétudes de l’Égypte et du Soudan, situés en aval.
L’Éthiopie a célébré, mardi 9 septembre, l’inauguration officielle du Grand barrage de la Renaissance (GERD), un projet colossal devenu un symbole de fierté nationale et de souveraineté technologique. La cérémonie, organisée à Addis-Abeba en présence de plusieurs dirigeants africains, a été marquée par des festivités populaires retransmises à la télévision nationale, mêlant feux d’artifice et spectacles de drones.
Conçu pour transformer durablement le paysage énergétique du pays, le barrage de la Renaissance est désormais le plus puissant d’Afrique et se classe au quinzième rang mondial. Situé sur le Nil Bleu, dans le nord-ouest du pays, près de la frontière soudanaise, l’ouvrage affiche des dimensions impressionnantes : 170 mètres de hauteur, près de deux kilomètres de largeur et une capacité totale de 74 milliards de mètres cubes. Il a été réalisé par l’entreprise italienne Webuild (ex-Salini Impregilo).
Le barrage devrait produire 5 150 mégawatts d’électricité, soit plus du double de la capacité nationale actuelle. Un potentiel qui permettra non seulement de mettre fin aux fréquentes coupures d’électricité, mais aussi de favoriser l’industrialisation et la transition énergétique du pays, déjà engagé dans une politique d’interdiction des véhicules à essence. Selon le Premier ministre Abiy Ahmed, le projet représente une « grande réussite pour toutes les personnes noires » et prouve que « l’Afrique peut accomplir des exploits technologiques majeurs ».
Un moteur pour le développement national et régional
Pour un pays où près de 45 % des 130 millions d’habitants n’ont pas encore accès à l’électricité, le GERD est porteur d’un immense espoir. Il devrait changer la vie de 30 à 40 millions d’Éthiopiens, selon Pietro Salini, PDG de Webuild, qui a salué « la transformation d’un rêve en réalité ».
À terme, Addis-Abeba ambitionne d’exporter une partie de cette énergie vers ses voisins, générant plus d’un milliard de dollars de recettes par an. Le président sud-soudanais Salva Kiir a d’ailleurs annoncé son intention de signer un accord d’achat d’électricité avec l’Éthiopie, ouvrant la voie à une coopération énergétique renforcée dans la région.
Des tensions persistantes avec l’Égypte et le Soudan
Malgré la fierté nationale et les promesses de développement, le barrage demeure au centre de vives tensions diplomatiques…
Télécharger gratuitement le magazine pour lire l’intégralité de l’article
Télécharger “HOME MAGAZINE Octobre – Décembre 2025” HOME-MAGAZINE-Octobre-Decembre-2025.pdf – Téléchargé 278 fois – 41,52 MoSource : AFP/Africanews/Africa radio/Le Monde


