Quelle appréciation faites-vous du développement de l’urbanisme en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier ?
Les pays africains ne connaissent pas forcément le même niveau de développement urbain.
Certaines villes ont atteint un seuil de développement d’urbanisation assez comparable à celui des pays développés. C’est le cas par exemple des villes maghrébines, de certaines villes de l’Afrique subsaharienne, du Nigeria et de l’Afrique du sud qui sont de très grandes agglomérations. On peut donc dire de façon générale que les villes Africaines connaissent des niveaux d’urbanisation assez différenciés.
Pour le cas particulier du Burkina Faso, il y a de vrais défis qui se posent en termes de planification urbaine mais également en termes de développement de projet urbain d’envergure pour pouvoir absorber le niveau démographique assez élevé et prendre en compte le déplacement des populations, lié à l’insécurité dans les villes à fort défis sécuritaires.
Les villes africaines ont connu un développement fulgurant ces dernières années. Quelle est la situation au Burkina Faso ?
Le développement assez fulgurant des villes africaines, constaté ces dernières années, pourrait s’expliquer par le fort taux de croissance démographique mais aussi du fait de l’exode des populations rurales vers les centres urbains.
Pour le cas spécifique du Burkina Faso, la question de l’exode rural est à prendre en compte et très souvent cela pourrait s’expliquer par certains facteurs comme les changements climatiques qui bouleversent les cycles saisonniers. Du coup, les jeunes qui étaient retenus par l’agriculture, désormais chamboulée, sont attirés vers les centres urbains d’où une accélération du niveau d’urbanisation ces dernières années.
Une absence de schéma directeur de développement urbain a été constaté dans bon nombre de villes africaines ! Quelle est la situation dans votre pays ?
Le schéma directeur d’aménagement est un précieux document de planification qui organise l’aménagement de l’espace sur le territoire et oriente le développement urbain.
Au Burkina Faso, sur les 49 villes du Burkina, 29 disposent de schémas directeurs d’aménagement urbain adopté tandis que ceux de 10 autres villes sont en cours d’élaboration.
Le principal défi au niveau du département est donc d’accélérer l’élaboration de ces schémas afin de pouvoir doter pratiquement toutes les communes du pays de ce document de planification pour leur permettre de développer des projets immobiliers.
Comment trouvez-vous l’apport des promoteurs immobiliers privés qui accompagnent les politiques publiques dans le développement de l’habitat et de l’immobilier en Afrique ?
L’apport des promoteurs immobiliers est très précieux dans l’accompagnement de l’Etat dans sa politique d’amélioration de l’offre en matière de logement.
Face au taux de croissance démographique très important au niveau des centres urbains, l’Etat ne peut pas à lui seul satisfaire la forte demande en matière de logement, d’où l’ouverture de ce secteur au privé. On peut donc reconnaitre l’apport important dans la mise en œuvre de la politique du logement.
Pensez-vous que la réalisation de la Zone de Libre Echange continentale Africaine (ZLECAF) soit une réelle opportunité pour le bon développement de l’urbanisme et de l’habitat en Afrique ?
Pour les pays signataires, l’objectif principal de la ZLECAF vise notamment l’élimination progressive des tarifs douaniers et des barrières non tarifaires, le développement des chaînes de valeurs aux niveaux régional et continental. Je pense que, si elle est une réalité au Burkina Faso, elle sera un atout pour le pays, de pouvoir attirer un certain nombre d’investisseurs immobiliers qui pourront accompagner l’Etat dans sa politique d’amélioration de l’offre en matière de logement…
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