Casablanca s’apprête à accueillir le plus grand chantier naval d’Afrique, une infrastructure d’envergure qui symbolise les nouvelles ambitions industrielles du Royaume. En phase finale d’attribution, ce projet structurant devrait jeter les bases d’une véritable filière navale marocaine, capable de rivaliser à l’échelle régionale.
D’une superficie de 21 hectares, le chantier naval de Casablanca se distingue par des équipements à la pointe de la technologie : une forme de radoub de 244 mètres sur 40, une plateforme élévatrice de 150 mètres capable de lever jusqu’à 9 000 tonnes, une darse équipée d’un portique de 450 tonnes, ainsi que 820 mètres linéaires de quais d’armement. Autant d’installations conçues pour répondre aux exigences de la maintenance navale lourde, tant civile que militaire.
Un projet à 300 millions de dollars au cœur de la stratégie industrielle nationale
Porté par l’Agence nationale des ports (ANP), le projet entre dans sa phase décisive, avec quatre candidats internationaux encore en lice. Parmi eux, le consortium formé par Hyundai Heavy Industries et le Marocain Somagec semble faire figure de favori. Fort de son expertise – Hyundai exploite le plus grand chantier naval au monde à Ulsan, en Corée du Sud – et de son partenariat local stratégique, le tandem répond aux exigences techniques et industrielles posées par le Royaume.
Avec un investissement de 300 millions de dollars, ce nouveau site incarne la volonté du Maroc de réduire sa dépendance extérieure, notamment pour l’entretien de sa flotte militaire. Jusqu’ici, les bâtiments de la Marine royale devaient être envoyés à l’étranger, entraînant des surcoûts logistiques et une perte d’autonomie stratégique. Le chantier de Casablanca viendra combler cette lacune, tout en stimulant la création de compétences locales.
Une plateforme industrielle à haute valeur ajoutée
Au-delà de ses fonctions premières, le chantier naval est pensé comme une future plateforme de construction navale, à l’image des réussites marocaines dans les secteurs automobile et aéronautique. Il permettra au Royaume de capter une part de la demande en provenance d’Europe du Sud et d’Afrique de l’Ouest, tout en ouvrant la voie à une offre exportable made in Morocco.
L’infrastructure s’inscrit ainsi dans une vision de long terme, où le transfert technologique, la formation de main-d’œuvre qualifiée, et l’émergence d’un écosystème industriel local sont au cœur des priorités. Le modèle coréen, fondé sur une montée en gamme progressive et une intégration locale poussée, pourrait servir d’inspiration au développement de cette nouvelle filière.
Une décision attendue aux implications géopolitiques
L’attribution de la concession, prévue pour une durée de 30 ans, sera bientôt tranchée. Mais au-delà du choix du futur exploitant…
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